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L'Écrhistoires
25 mai 2017

Point ch'orthographe : les adjectifs de couleur



Ce mois-ci dans ma boîte à outils : les adjectifs qualificatifs de couleur

 

Mettre des couleurs dans nos mots... Argh que l'argument est joli, poétique, prometteur ! D'un point de vu purement fonctionnel les adjectifs de couleurs semblent indispensables à un texte de fiction. Sauf que -attention point confession- j'ai beaucoup de difficultés avec cette histoire d'accord. À force, lors de mes corrections, de me référer à mon bien-aimé Bled, je maîtrise plutôt le sujet. Toute fière, je me suis dit « Et si je n'étais pas la seule à avoir besoin de révisions ? ».

9782010003981-X

 

La règle c'est la vie !



Oui, oui, le vin rouge aussi c'est la vie - et le chocolat - mais pour l'Écrhistoires, il me semble que les règles d'orthographe nous serons plus utiles, au moins dans un premier temps.

Bon la règle de base est simple : en général les adjectifs qualificatifs de couleur s'accordent avec le nom qu'ils qualifient lorsqu’il n'y en a qu'un. Le pull blanc / les flocons blancs / la neige blanche.

Mais quand l'adjectif est accompagné d'un autre adjectif ou d'un nom, il ne se s'accorde pas :

des yeux bleu pâle, des uniformes vert bouteille, des pierres bleu-vert.

Cette règle -hélas- ne vaut que pour les « vraies » noms de couleur. Quand ceux-ci sont des noms ou des groupes nominaux utilisés comme des images, ils sont TOUJOURS invariables, même seuls :

une tapisserie vermillon, des gants ivoire. Ouais, c'est chiant nul.

Bien sûr, il y a une liste d'exceptions -sinon on pourrait pas embêter nos enfants avec les listes de mots à apprendre par cœur-. Donc les adjectifs suivants sont considérés comme des vraies adjectifs de couleur : mauve, écarlate, incarnat, fauve, rose, pourpre.

 

Quand la grammaire -s'emmêle- s'en mêle...



Les règles d'orthographe nous permettent de savoir comment écrire sans faute. Quant à la grammaire, donne une fonction aux mots, donc un sens.

Et là accorder ou nom un adjectif changera ce qu'on veut montrer au lecteur -s'il connaît la règle, hein... sinon il s'en fout comme de son premier tube de dentifrice.

Prenons des chaussures -parce que les chaussures aussi c'est la vie- :

- si j'écris « des chaussures noir et blanc », sans accord, les chaussures en question seront bicolores.

- Si j'écris « des chaussures noires et blanches », avec accord, cela signifie qu'il y a devant nous des chaussures blanches ET des chaussures noires.

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Prendre des libertés avec les règles : on se le permet ?



Rappelons que la langue française cette avenante catin est vivante, par conséquent, elle évolue, se transforme, s'adapte. Ce qui, je l'avoue, me change parfois en punk de l'orthographe -on ne ricane pas, merci-. Ainsi, traditionnellement -vu que c'est un nom utilisé comme une image- on n'accorde pas châtain : des cheveux châtain. De nos jours on tolère l'accord de châtain en genre, ce qui donnerait : une chevelure châtaine. Sauf que je ne peux pas laisser châtaine dans un texte. IMPOSSIBLE -sinon mes globes oculaires risques fort de prendre la fuite pour rouler sur la surface lisse de mon bureau, ce qui (admettons-le) serait un peu dégueulasse -.



Et vous, amis lecteurs, un point de la langue française à réviser ?

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18 mai 2017

Lettre à ma fille

 Ma fille,

 

Déjà onze ans que je célèbre tes premières fois.

 

Premier sourire que je souhaite suivi de beaucoup d'autres. Pour que la joie inonde ton quotidien.

Premiers pas vers un avenir que j'espère riche d'expériences. Pour que tu connaisses le goût de la vie dans toutes ses nuances.

Premiers mots que je désire forts. Pour que ta voix résonne quand il le faudra.

Premiers pourquoi auxquels je réponds toujours. Pour que ta curiosité porte tes convictions.

Premier jour d'école, premier trajet seule, premiers chagrins, premières consolations...

 

Déjà onze ans que je célèbre tes découvertes.

 

Hier soir, encore, tu es rentrée avec une première fois.

 

Première main sous ta jupe. Première main d'un garçon qui s'égare sans ta permission. Ta colère, tes questions, tes doutes.

 

Et je vois les années qui déboulent...

À pleurer tes premières fois.

 

Première fois à être sifflée dans la rue, toi qui ne te retournes pas, et un « Salope ! » qui résonne fort dans ta jeunesse.

Première fois à entendre que, quand même, elle l'avait bien cherché, cette fille à la une des journaux, bafouée dans son corps et sur la page.

Première fois à rester crispée dans les transports, en sentant une érection se frotter contre toi, qui hésites entre le scandale et les larmes.

Première fois à marcher en contemplant tes pieds, juste au cas où un connard se croirait tout permis parce que tu aurais croisé son regard.

Première fois où tu rangeras une tenue au fond d'un placard, avec un soupir de regret, parce que trop moulante, trop courte, trop femme pour ce monde où c'est aux victimes qu'on demande des comptes.

Première fois à laisser une remarque sexiste passer. Pas parce que tu es d'accord, ni par lâcheté, juste par lassitude. Parce qu'il faut choisir ses combats.

Première fois à sentir la main insistante de cet homme, un que tu désires, auquel tu faisais même confiance, que tu aimes peut-être, qui appuie sur ta tête. Comme si la fellation était son droit. Comme si ton refus ne suffisait pas.

Première fois à dire un non qui sera ignoré. Puis à devoir te justifier. Parce que dans ce monde là, certains pensent qu'il y a de bonnes et de mauvaises victimes.

 

Hier soir, tu es rentrée avec une première fois.

Juste une main aussi petite que la tienne qui a fouillé sous ta jupe. J'ai senti ton regard posé sur moi : pourquoi maman ?

Je n'ai pas de réponse. Pardon.

 

Hier soir, tu es rentrée avec cette première fois.

Une de celles que je ne célébrerais pas.

Et pour la première fois depuis que je suis ta maman, me rappeler qu'aujourd'hui c'est aussi cela être femme.

 

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Tous droits réservés - Émilie Cognac - http://www.ecrhistoires.fr/

13 mai 2017

Vous n'aurez pas ma haine - Antoine Leiris

 

Genre : Témoignage

Pays : France

Date de publication : 2016

Maison d'édition : Le Livre de Poche

Prix : 3,90 €



index



Résumé : Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n’a qu’une arme : sa plume. À l’image de la lueur d’espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n’aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer. C’est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu’il nous offre.

 

Auteur d'une lettre ouverte sur un réseau social très connu, Antoine Leiris a vu sa publication partagée par des milliers d'internautes. La volonté de cet époux de ne pas tomber dans le piège de la haine a ému la France entière.

Mon Avis

 

Comme beaucoup, la publication -sur Facebook- de monsieur Leiris m'avait particulièrement émue. Encore ébranlée par les attentats, la France entière avait admirée la capacité de cet homme à ne pas tomber dans la haine. La justesse de ces mots m'avait donné envie d'en savoir plus sur son auteur.

Quand je suis tombée sur son témoignage dans ma librairie de quartier, l'ouvrage a rejoint la pile de livres qui m'attendaient sur ma table de chevet.

Au terme de ma lecture, je me retrouve devant un exercice délicat : livrer un avis sur un récit autobiographique et intime. Un récit qui abord une tragédie innommable. Dois-je traiter ce court essai comme une œuvre ou comme un témoignage ?

Par peur de manquer de franchise, je vais me contenter de partager mes émotions. À chaud.

Bien entendu Vous n'aurez pas ma haine m'a ému. Antoine Leiris parle en tant qu'époux et père. Moi-même mariée et maman, impossible de ne pas me projeter dans ce drame. Et si on m'enlevait mon mari aussi brutalement ? Dans la barbarie. Être face à un tel deuil...

J'espère que je saurais rester aussi digne que l'auteur. Il parvient à mettre des mots sur son deuil dans une justesse qui a bien du mérite. D'un point de vu littéraire, le court ouvrage n'est pas épargné par quelques maladresses, mais finalement, ces imperfections ne font que souligner l’humanité du témoignage offert.

Antoine Leiris fait entendre sa voix avec beaucoup de pudeur. Il montre sans détour, loin des mélodrames artificiels livrés à la une des journaux, le chemin difficile d'une famille face à l'absence. Un récit plein d'espoir et de vie, dans ses aspects les plus sombres et les plus tendres... Finalement quelle meilleure réponse face à la barbarie que celle de l'espoir ?

 

Et vous, aviez-vous lu la publication d'Antoine Leiris ?

11 mai 2017

L'acceptation, une notion mal comprise ?

Dans mes ateliers d’Écriture créatrice, le temps passe toujours vite et je regrette de ne pas avoir l'espace suffisant pour certaines questions. J'essaie de donner des outils simples à mes clients et m'efface devant leurs besoins. Heureusement, l'Écrhistoires permet de m'attarder plus longuement sur les notions, de montrer une vision plus subtile de ce que je souhaite transmettre.

L'acceptation, notion complexe, ne saurait se satisfaire de quelques phrases lancées au détour d'une conversation. Du reste un article ne suffira pas à en aborder tous les aspects, j'espère néanmoins proposer quelques pistes intéressantes...



I. Accepter ce qu'on ne peut changer...



La séance le lâcher-prise s'ouvre sur La prière de la sérénité, utilisée aux Alcooliques Anonymes :

AA

 

Dans cette citation réside une première approche de l'acceptation : « Accepter ce qu'on ne peut changer ». Pour comprendre la nécessité d'une telle démarche, nul besoin de subtilité. Il s'agit simplement de ne plus s'épuiser à se battre contre ce qui ne dépend pas de nous.

D'abord ce qui dépend de l'autre. Combien d'entre nous ajoutons de la souffrance dans nos vies parce que nous tentons de réformer ceux qui nous entourent ? Renoncer à transformer autrui est indispensable. Bien sûr, il faut se protéger contre ce qui nous est néfaste mais s’agripper à l’espoir de changer quelqu'un apporte déception et amertume.

Ensuite accepter notre manque de contrôle sur ce que la vie nous offre, en bien comme en mal. Un bon joueur de poker ne va pas passer la partie à pleurer sur les cartes qu'il ne possède pas. Il acceptera celles obtenues pour élaborer la meilleure stratégie possible.

Cette facette de l'acceptation, la plus accessible, met tout le monde d'accord. Pourtant ce qui est simple à comprendre n'est pas toujours facile à mettre en œuvre. Voyez cela comme un entraînement... Oui, on s'entraîne à accepter ce qu'on ne peut changer.

 

Direction



II. Et pour le reste ?



La question de l'acceptation ne concerne pas seulement ce que l'on ne peut changer. Dans l'idéal, on devrait accepter tout que l'existence nous offre : les joies comme les peines, la douleur comme le confort. C'est dans cette phase que les amalgames peuvent surgir. Parce que devant un malheur, une injustice, une maladie, une épreuve, l'acceptation se colore souvent des concepts de pénitence et de résignation. Or accepter n'est en aucun cas se résigner !

Accepter une situation c'est la regarder droit dans les yeux, avec lucidité. C'est la comprendre, l'appréhender, la jauger. Car comment changer ce qu'on connaît mal ?

En quelque sorte l'acceptation est un espace -temporel et psychologique- entre les émotions et la réflexion. Ce n'est pas nier ce qui se passe en nous mais laisser de la place à autre chose qu'un réflexe afin de poser une action juste et sage. En d'autres termes, l'acceptation est une étape nécessaire avant le changement.

Partons d'un exemple concret : la colère face à une injustice. Le Larousse définit la colère ainsi : état affectif violent et passager, résultant du sentiment d'une agression, d'un désagrément, traduisant un vif mécontentement et accompagné de réactions brutales. La colère est une émotion et, comme le souligne le dictionnaire, elle possède une notion de violence. Comment agir de manière juste lorsque c'est la colère qui nous gouverne ? Cela me semble bien compliqué. Ce n'est pas pour rien que le terme colère vient du latin cholera qui signifie bile...

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Issu des « têtes d’expression  des passions de l’âme» de Charles Le Brun

Lorsque l'on parvient à accepter la situation, à prendre de la distance face elle, si on ne tombe pas dans le piège de la résignation, l'émotion passe et fait place à l'indignation. Une révolte dénuée d'impulsivité et -je l'espère- de barbarie. Alors vient le moment d'agir contre l'injustice. L'esprit clair on peut choisir une action efficace et conforme à nos valeurs.



III. Et l'écriture dans tout ça ?

 

Après deux parties assez abstraites, peut-être trouvez-vous cet article peu en accord avec ma ligne éditoriale : l'écriture. Rappelons que l'objectif serait de s'entraîner à accepter TOUT ce que nous offre l'existence afin non pas de se libérer des émotions mais d'agir en toute conscience. Or -je ne vais pas faire semblant d'être plus sage que je ne le suis- que cela est difficile !

C'est là, dans cette complexité à mettre en œuvre une telle philosophie que l'écriture peut entrer en jeu. Les techniques pour nous aider sont évidemment nombreuses : méditation, thérapies, exercice physique,... Ces pistes demandent un investissement sur la durée et l'intervention de professionnels. Alors en attendant on fait quoi ? On baisse les bras ? Non, on utilise un moyen gratuit et immédiatement à notre portée. Si du moins vous possédez une feuille et un crayon...

Ensuite on écrit sur les expériences fortes que l'on désire accepter. On met un mot sur nos émotions et nos ressentis. On tente de comprendre les situations que l'on rencontre, ce qui se joue dans nos relations, ce qui se passe en nous. Bref on prend du recul et on crée cet espace entre ce que nous propose la vie et les actions que l'on veut mettre en œuvre. Ainsi vous serez en mesure de jouer à partir des cartes dont vous disposez...



 

Et vous, ami lecteur, vous écrivez ce que vous souhaitez accomplir dans le futur ?

 





10 mai 2017

Consigne d'écriture n°4 - « Lettre d'un objet »

[Maj' du 10 mai] Suite à des soucis techniques je n'avais pas reçu la contribution d'Eerylin, je rajoute donc sa contribution : merci à elle. Si tu es dans le même cas, n'hésite pas à m'envoyer ton texte ( ecrhistoires@gmail.com ) que je rajouterais dans les plus brefs délais...

La consigne

 

Donner une voix à un objet... Celui-ci écrira une lettre à son propriétaire.

 

Ma contribution

 

Cher petit humain,

 

 

 

Dans la pénombre, à la lueur de la lune à demi pleine, je me résous enfin à prendre le stylo pour t'écrire. Cinq années. Il m'aura fallu cinq années, soixante mois, une multitude de jours -et de nuits- avant d'en arriver à cette extrémité.

 

Plus jeune, en compagnie de mes semblables, dans le rayon propre du magasin, j'imaginais mon avenir. Lorsque, enfin, un client sensible à mon charme moelleux m'aurait arraché au temple mercantile de mon innocence. Pour t'avouer la vérité, je m'impatientais. Déclarant à mes camarades pastels : « Vivement qu'on m'achète, je n'en peux plus ! ». Des rêves peuplés de nourrissons à l'odeur de coton frais berçaient mon sommeil. Je me voyais déjà : cible d'un amour inconditionnel, objet transitionnel ultime, trésor d'enfance et de tendresse.

 

Après une interminable attente, un homme -cheveux clairsemé, barbe fournie et sourire ému- m'a libéré. J'ai rejoint un berceau. Ton berceau. La première année, ce fut sublime. Chacune de tes siestes me surprenait à me blottir contre ta peau satinée, fasciné par les changements rapides qui s'opérait sur tes traits. De fripés, ils se remplirent d'amour pour devenir des courbes d'une rondeur franche. Je ne nierai pas les obstacles que nous avons franchi ensemble : l'odeur de lait caillé, la bave gluante de tes poussées dentaires, l'arc-en-ciel de purées pestilentielles. Mais un seul de tes rires, un seul de tes câlins, un seul de tes regards clairs et j'oubliais ces quelques désagréments.

 

Même lorsque tu as grandi, mon courage n'a eu d'égal que notre adoration mutuelle. Parfois tu me maltraitais un peu, toutefois, tu finissais toujours par me serrer dans tes bras de plus en plus forts. Je t'aimais tant que la deuxième année m'a semblé aussi paradisiaque que la première. Tes petites brutalités passaient encore pour des maladresses. Et puis tes parents semblaient plein de confiance : « Il est en pleine crise des deux ans ! Ça lui passera ! ». Aveuglément, je les ai cru.

 

Au fil des mois, hélas, les maltraitances ont véritablement commencé. Une frustration ? Tu me jetais contre un mur ! Un jouet qu'on te refusait ? Tes petits poings serrés martelaient mon tissu. Bien sûr, après chacun de tes éclats, tu t'empressais de me couvrir de prévenance et me suppliais de te pardonner. Parfois tu parvenais à me faire croire que c'était ma faute. Si tu t'emportais, c'est parce que je n'étais pas à la hauteur ! Les bourreaux sont tous les mêmes : à nous traiter comme des Dieux pour nous rendre dépendants avant de nous dévaloriser insidieusement, jusqu'à ce qu'on disparaisse au fil des coups.

 

Cette situation, où de doudou je suis devenu chiffon, aurait pu durer jusqu'à ta majorité. Mais est venu le Grand Chamboulement : instants d'angoisse où tu m'emmenais dans un grand bâtiment froid pour me jeter au fond d'une boîte. Comme un rebut. J'ai vécu dans la peur, mon cœur martelant ma terreur au rythme de chants guerrier interprétés par d’innombrables petits humains :

 

La bergère en colère,

 

Et ron, et ron, petit patapon,

 

La bergère en colère,

 

Tua son p'tit chaton, ron ron,

 

Tua son p'tit chaton.

 

Bien heureusement, je bénéficiais du soutien des autres laissés-pour-compte. Là, à force de confidences, nous avons découvert que nos sorts étaient semblables. Tous esclaves de la Tyrannie ! Malgré cela, j'ai continué à t'aimer. Implorant le ciel que tu redeviennes l'ange que tu fus autrefois.

 

Pourtant ce matin, la coupe a débordé ! Quand ta mère t'a questionné : « Tu ne prends pas Doudou ? », tu n'as même pas eu la bienséance de chuchoter ta réponse, « J'suis un grand maintenant » ! Tu es parti en riant, me laissant abandonné sous ton lit.

 

Je ne nie pas mes sentiments, cinq ans d'amour ne disparaissent pas du jour au lendemain... Je n'en peux plus alors je pars. Plutôt l'errance et la rue, plutôt le vide-grenier ou la déchetterie, que cette lente descente aux enfers à te regarder me dés-aimer un peu plus tous les jours.

 

Adieu

 

Ton Doudou qui t'aura tant aimé...

 

Contribution d'Eerylin

 

Chère toi,

 

 

 

Si je t’écris aujourd’hui c’est que la situation a assez duré.Je t’ai entendue tu sais, me traiter d’antiquité du moyen-âge. J’ai peut-être un peu d’ancienneté mais je ne suis pas sourde, ni d’ailleurs la seule à avoir des années au compteur. Où sont tes bonnes résolutions de fin d’année, celles qui faisaient frissonner mon levier de vitesses ?  Tu m’avais promis des escapades comme au bon vieux temps, juste toi et moi. Mais tu es comme mon pneu arrière, tu te dégonfles sans arrêt. Tu ripailles, tu fais bombance et finalement tu t’affales sur ton canapé en m’oubliant. Arrête donc de patiner dans la semoule, de t’occuper de tout et surtout de rien, lâche ton écran d’ordinateur. Tu sais, prendre l’air c’est revenir à l’essentiel alors ne te braque pas et partons au hasard, retrouvons le goût du pédalage, des moucherons et de l’effort. Profitons à nouveau de l’instant et comme dit le grand philosophe Forest Gump qui en connaît un rayon, la vie et le pédalage quotidien, c’est comme une boîte de chocolat, tu ne sais jamais vers quel chemin cela te mènera. Ce que je peux te garantir en revanche, c’est que ce sera une aventure à te couper le souffle. Que penses-tu d’aller chercher du pain pour commencer ??

 

 

 

Signé,

 

ta pauvre bicyclette...

 

 

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6 mai 2017

Consigne d'écriture n°5 - « Sujet d'écriture »

 

La consigne

 

La consigne est simple : concocter soi-même un à trois sujets d'atelier d'écriture !

 

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Les Textes

 

Ma production
  • Un logo-rallye, exercice qui consiste à inclure dans un texte un certain nombre de mots imposés au départ. Vous devrez donc écrire un texte -de genre et de longueur libre- comportant les dix mots et expressions suivants : faction, royalties, fort, fonctionnalité, os du talon, mal de tête, costumé. Comme je ne suis pas -trop- sadique, je simplifierai les choses en n'exigeant pas que l'ordre de la liste soit respecté.

  • Première phrase imposée. Vous commencerez votre texte par « Elle entre dans l’ascenseur et les portes se referment... »

  • Un sujet : « Une lettre d'amour »

 

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4 mai 2017

Premier jet : ma méthode en 5 points



La semaine dernière, nous abordions ici l'usage du dictionnaire des synonymes. Or je ne l'utilise jamais pendant l'écriture du premier jet, c'est-à-dire de la première version d'un texte. Devant cette évidence, j'ai eu envie de vous parler de ce fameux "brouillon".

 

Kundera

 

 

Ma méthode, non pas LA méthode

 

Ma manière de travailler est personnelle, dans le sens que si elle me convient parfaitement elle ne sera peut-être pas celle qui vous correspond.

Il existe de nombreuses méthodes pour venir à bout d'un long projet. À titre professionnel, lorsqu'un client me demande un atelier sur le premier jet romanesque, je commence par lui donner un questionnaire qui détermine quelle méthode lui ressemble le plus. Tenter de travailler en respectant une feuille de route étrangère à sa personnalité mène, au pire, à l'échec et, au mieux, à perdre un temps considérable. Pour cette raison, je n'aborderai aujourd'hui que les règles qui me semblent utiles à TOUS.

Dans le cas de l'écriture d'un roman, vous pouvez tenter de suivre mes conseils quelque soit votre profil. Si vous écrivez les scènes dans le désordre, prenez-les en compte pour chaque séquence, si -comme moi- vous abordez une nouvelle ou un roman dans le « sens de la lecture » -vous commencez par le début et achevez par la fin-, vous pouvez essayer de les respecter jusqu'au bout. Bref n'oubliez pas d'adapter autant que possible les méthodes et outils que vous glanez ici et ailleurs.



Mes cinq règles pour une première version



 

Premier jet



  • Écrire porte fermée

Pour ce premier point, je me permets d'emprunter la métaphore à S. King, issue de son ouvrage sur l'écriture On writing : A mémoir of the craft. J'écris le brouillon sans reprendre mon souffle et en restant centré sur moi. Je ne pense pas au lecteur ou à mes proches, seulement à ce projet et à ce que je souhaite pour ce dernier.

  • Accepter l'imperfection

Mon perfectionnisme m'a longtemps desservi. Alors que j'étais fière de toujours vouloir produire le meilleure, j'ai fini par me rendre compte que ce trait de ma personnalité me servait d'excuse : puisqu'il est impossible (encore moins lors d'une première version) de livrer une production parfaite, je ne terminais jamais rien. Comme l'a écrit Kundera : "Le droit intangible du romancier, c'est de pouvoir retravailler son roman." 

  • Refuser de stagner

Certains passages nous sont plus difficiles que d'autres à écrire -pour moi les scènes de sexe ont longtemps été sources d'angoisses-. J'ai choisis dans ce cas de me forcer à écrire envers et contre tout. Simplement parce que si un passage est mauvais, il me suffira de le réécrire lors de la deuxième version. Savoir que ce n'est qu'un brouillon m'épargne beaucoup de pression.

Néanmoins ce parti pris a ses limites. Certains écrivants ont besoin de maintenir l'ensemble de leur premier jet à un certain niveau de qualité. Dans ce cas, on peut toujours contourner la difficiculté. Entre crochets, décrivez simplement ce que vous n'avez pas encore écrit (par exemple « scène de baiser entre X et Y »).

  • Pas de recherches pendant l'écriture

Je suis une infatigable curieuse. Et un brin paresseuse. Pour ces deux raisons, je n'effectue aucune recherche en cours d'écriture. Imaginons que mon héroïne offre une orchidée rare à un personnage. Or je ne connais rien aux fleurs. Si j'ai le malheur de lever le nez de mon manuscrit, il peut arriver deux phénomènes...

Soit je suis d'humeur travailleuse et je vais aller chercher l'information en question, très motivée. Hélas ma soif de connaissance entrera en scène et je me retrouverais, une heure plus tard, en train de lire l'histoire complète de la culture de l'orchidée depuis le dix-septième siècle.

Soit je suis d'humeur paresseuse et je me servirais de cette recherche comme prétexte pour glander sur Wikipédia -et je me retrouverais, je ne sais comment, à lire un article sur la reproduction des oursins.

Voilà pourquoi je ne fais pas de recherche et inscrirais [espère rare d'orchidée] directement dans mon texte.

  • Ne pas revenir en arrière

La dernière règle que je respecte ressemble à la précédente sauf qu'il s'agit de recherches dans mon propre brouillon. Je ne reviens jamais en arrière. Pas de correction en cours de route -sinon mon perfectionnisme redevient un obstacle- ni de vérification. En général je me débrouille pour disposer de toutes les infos dont j'ai besoin -aspect physique de mes personnages, nom et description des lieux...-. Comme nul n'est parfait, il arrive que je doute d'un détail. Est-ce que le fameux Sergent Machain a les yeux marrons ou je n'ai jamais abordé la question ?

Dans ce cas, je préfère ne pas perdre mon temps à relire ce qui précède et j’inscris [couleur des yeux de Machain, à vérif']. Pourquoi ? Dans le cas d'une nouvelle ou d'un article, cela n'aura que peu d'incidence mais si votre manuscrit comprend 50 000 mots, l'exercice risque de vous porter préjudice.



Vous connaissez désormais ma méthode pour écrire la première version d'un texte, j'espère que cet article aura été utile...

En attendant, laissons ma curiosité prendre le pas :



Et vous, cher écrivant, avez-vous trouvé votre méthode d'écriture ?

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