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L'Écrhistoires
22 mars 2018

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une – Raphaëlle Giordano



Genre : Roman

Pays : France

Date de publication : 2015

Maison d'édition : Pocket pour la présente édition

Prix : 6 euros 95

 

ta-deuxieme-vie-commence-quand-tu-comprends-que-tu-n-en-as-qu-une



Résumé :

" Vous souffrez probablement d'une forme de routinite aiguë.

Une quoi ? "

Camille, trente-huit ans et quart, a tout, semble-t-il, pour être heureuse. Alors pourquoi a-t-elle l'impression que le bonheur lui a glissé entre les doigts ? Tout ce qu'elle veut, c'est retrouver le chemin de la joie et de l'épanouissement. Quand Claude, routinologue, lui propose un accompagnement original pour l'y aider, elle n'hésite pas longtemps : elle fonce et repart à la conquête de ses rêves...



L'activité que je propose, l'écriture créatrice, s'imprègne de psychologie, de sophprologie, de méditation et de développement personnel. J'utilise ces pratiques alliées à l'écriture pour travailler sur soi. Je suis donc à l’affût de ce qui s'écrit sur ces questions. Même les romans. C'est ainsi que j'ai eu le plaisir de lire le conte L'âme du monde. Je ne pouvais passer à côté du livre de madame Giordano qui,selon la presse et les critiques, est un roman imprégné de ces pratiques. J'ai même lu l’avis de lecteurs qui témoignat que l'ouvrage avait changé leur vie ! D'un autre côté, une amie -dont les opinions sont proches des miennes- m'avait mise en garde : le bouquin l'avait extrêmement déçue. Toutes ces contradictions ne pouvaient que me pousser à lire Ta deuxième vie...



Mon Avis

 

Sur la papier le livre de Raphaëlle Giordano semble alléchant. Une jeune femme, pas malheureuse mais un peu paumée, découvre via un « routinologue » des pratiques inspirantes... Ok. Bon.

Soyons franc ami lecteur, si vous avez aimé l'ouvrage en question, je veux dire vraiment aimé, alors ne lisez pas cet article. Car cela n'a pas été mon cas. Mais alors vraiment pas !

S'il y a bien une chose qui m'agace et... Non, pas m’agace. C'est loin de la vérité. Je reprends : s'il y a bien une chose qui me met hors de moi c'est quand un écrivain -ou un essayiste- prend ses lecteurs pour des mollusques abrutis. Or tout au long de Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une, j'ai eu l'inconfortable impression qu'on me prenait pour une demeurée. Remarquez, j'aurais sans doute pu m'en douter car le titre annonce la couleur. Il semble proclamer : tu vois lecteur, voilà ce que tu vas apprendre avec moi ! Vois comme je ne vais pas te divertir, car cela n'a que peu d'intérêt, mais vois de quelle manière tu vas avoir une illumination dans ton petit cerveau atrophié de consommateur alléché par la pseudo-philosophie.

Oui, oui, ce n'est qu'un titre. Mais -et finalement cela signifie sûrement qu'il est bien trouvé- il reflète une caractéristique du récit : la condescendance. Tous les principes exposés par Claude le gourou routinologue sont en gras. Oui, en gras. Comme ça le premier benêt venu -celui auquel l'auteure s'adresse- comprendra bien ce qu'il lui faut retenir de sa lecture. L'usage de la typographie pour instruire la populace... Par Aslan, même les citations sont en gras ! Comme celle d'Aristote, page 41. Argh...

Vous pourrez me dire que peu importe, ce qui compte c'est que madame Giordano permette aux néophytes de découvrir le développement personne. Mouais. Sauf que l'auteure ne se contente pas d'effleurer les notions qu'elle promue, elle les abîme. Déjà parce qu'une pratique mal appliquée peut faire beaucoup de mal mais aussi parce qu'elle nous trompe. Madame Giordano nous raconte un conte où les marraines sont remplacées par la méditation en pleine conscience, la pensée positive -que j'exècre- et la communication non violente. Nous avons le droit à des miracles. De la pleine conscience lyophilisée, aussitôt pratiquée aussitôt comprise. De la communication non violente galvaudée, de la psychologie instantanée -il suffit d'un coup de fil pour que l'héroïne pardonne son père-.

Quel est le risque me demanderez-vous ? Et bien que les lecteurs se jettent dans une de ces pratiques en pensant que ce sera aussi simple. Mais ça ne l'est jamais. Oui, il faut du temps pour qu'une pratique fasse partie de notre vie et la change. Finalement l’itinéraire de l’héroïne ressemble en tout point à ce qu'elle semble être : un mélange de bons sentiments, d’égoïsme et de caprice. Le nombrilisme en sarouel.

Enfin, et de manière tout à fait personnelle, je n'apprécie pas les messages véhiculés par le roman. D'abord l'idée d'un devoir au bonheur. Une forme de tyrannie de la perfection et du changement. L'auteure nous vend une femme qui trouve le bonheur dans la réussite professionnelle -avec un final ridicule-, dans le fait de mitonner de bons petits plats sains à sa famille, et surtout de ne pas sombrer dans la routine. Le vrai bonheur est-il de changer de vie ou de regard pour la sublimer ? Ce que nous dit ce roman c'est que l'on doit en faire plus, toujours plus, et mieux ; que le bonheur se débusque non dans la réalité et les petites choses mais dans la quête de la perfection. Même nos difficultés et nos blessures devraient être maquillées de développement personnel...

Alors non, je ne crois que ce roman puisse profondément changer une vie. Il peut, au mieux, donner envie d'aller voir de plus près quelques pratiques. Au pire il nous vend un chemin de vie irréaliste avec l'impression qu'on n'est -encore une fois- pas à la hauteur. Et de se perdre tant dans une quête mensongère que le bonheur nous semble un fantasme juste bon pour les bobos mangeurs de soja.

 

Si vous l'avez lu, vous avez aimé ?

 

 

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