Consigne d'écriture n°22 - «Les voisins »
La consigne
Cette semaine un thème : les voisins.
Mon texte
Première nuit
22h00
Vous connaissez l'odeur des meubles neufs ? Celle-ci se mêle à celle de pizza froide. Tant pis, je dormirai dans les effluves d'une cuisine. Mais peut-on donner ce nom à l'espace coincé entre le canapé et la porte d'entrée ? Le frigo, si petit que sa place est dans un mobile-home, vrombit comme s'il se prend pour un réfrigérateur à l'américaine, un de ceux qui produisent des glaçons. Je me sens pourtant toute guillerette : mon premier appartement ! À moi les plateaux-télé, les amants d'un soir, la liberté, à moi, à moi, à moi ! Tant pis pour les aller-retours à la laverie, tant pis pour la vaisselle à main, tant pis pour les factures à payer. Je suis in-dé-pen-dante. Lors de la visite du studio, j'avais été charmée par le vieil immeuble où résident surtout des personnes âgés. Rien ne m'aurait plus horripilé que de vivre dans un des bâtiments truffés d'étudiants, alors que je travaille comme serveuse depuis plus d'un an. Et puis j'aime bien les vieux.
Le couple dont le trois pièces côtoie mon nouveau chez-moi n'a qu'une cinquantaine d'années, des jeunesses par rapport aux autres. J'ai croisé monsieur alors que je montais quelques cartons. Un homme charmant, à la moustache fournie et au regard clair. Il y a peu de risque pour que des fêtes endiablées perturbent mon sommeil. Peut-être que le son de la télé sera la seule pollution sonore que je devrai subir. Cela me fait sourire parce que je repense à ma grand-mère qui regardait Questions pour un champion à un volume si élevé que tout le quartier pouvait répondre...
De l'autre côté de mon studio se trouve une femme seule. La soixantaine plus entamée que mes économies après ma virée chez Ikea. À ma grande surprise, elle a sonné à ma porte, tôt dans l'après-midi, pour m'offrir une assiette de cookie. Adorable... Bien qu'ils avaient la consistance et le goût de litière pour chat. J'irai lui rendre son assiette demain. Afin de préserver mes relations de voisinage, j'avais glissé un mot dans chaque boite aux lettres. À cause du bruit. Mais c 'est terminé. On est dimanche soir, 22h, et je peux enfin m'endormir chez moi. Demain, je prends mon service l'après midi, je peux dormir sans culpabiliser.
01h00
Je ne comprends pas tout de suite la provenance des gémissement. « Vas-y salope ! ». J'ouvre les yeux et cligne frénétiquement des paupières. C'est vrai, je suis au studio. Chez moi. « Clac, clac ». Mais qu'est-ce que... ? Les gémissements reprennent de plus belle. Est-ce que le quinquagénaire, alors que sa femme dort -la bienheureuse!- mate un porno ? « Tu aimes ça, hein ? ». Tout à fait réveillé, j’ai un hoquet de surprise : c'est la voix du voisin ! Celui à la moustache pleine de panache. Et bien, leur couple tient la forme... Avec un sourire, je prends ma petite bouteille d'eau.
« Laisse-moi la place ! » Je m'étrangle et il me faut plusieurs minutes pour cesser de tousser. Je finis assise dans mon clic-clac, les yeux rouges et les joues en feu. Mais combien ils sont ?!
Les minutes s’égrènent aux rythmes du trio. Visiblement, madame est adepte de la fessée. Même quand ils ont fini, leurs bavardages, ponctués de rires, me tiennent éveillée. Je ne cesse de jeter des coup d’œil à mon réveil. S'ils ne venaient pas joyeusement de partouzer, je donnerais quelques coups dans le mur, histoire de montrer mon impatience. Hélas, je suis bien trop gênée...
En tout je subis leur libertinage pendant deux heures. Deux heures de repos perdu, moi qui suis épuisée par mon déménagement.
Je sombre de nouveau dans le sommeil, en tentant de me rassurer : ma foi, même le marquis de Sade ne passait sans doute pas TOUTES ses nuits à baiser bruyamment et en groupe...
« Non, non c'est un la ma chérie »
Cette fois le bruit vient de l'autre coté. On joue du piano en chantant. Abominablement. Finalement il y a une certaine harmonie dans cette cacophonie : les fausses notes accompagnent admirablement la voix aigrelette et nasillarde. Mon dieu ! J'ouvre un œil meurtrier : 7h30. Saccager la musique à cette heure indue ?!
Cette fois ce n'est plus possible ! Le manque de sommeil suffit à me faire oublier ma bienveillance et ma patience. Je me lève et enfile un pantalon et, sans prendre la peine de me coiffer, je sors sur le palier, bien décidée à menacer ma voisine des pires outrages. Elle ne peut pas attendre quelques heures avant de s'époumoner ainsi ? Pense-elle qu'une assiette de cookies suffit à me corrompre ? Alors que je lève le poing pour frapper vigoureusement, ma main retombe. Bien malgré moi, un gémissement s'échappe de mes lèvres pincées et des larmes m'aveuglent. Hélas, pas suffisamment pour que je ne puisse déchiffrer la plaque cuivrée : Madame Desmoussint – professeure de piano et de chant.
Consigne d'écriture n°21 - «Écrire des vers »
La consigne
Écrire un poème dont les vers sont des octosyllabes (huit syllabes) ou des décasyllabes (dix syllabes).
Mon texte
Féminisme bienséant
Gardez ranger dans un tiroir
Votre morale de faux-jeton
Comme je veux dans mon prétoire
Toute en dentelle ou en coton
Toute en soierie ou en satin
Très maquillée ou la peau nue
Peut-être mère ou bien catin
Que vous importe ma tenue
Comme s'il existait vraiment
Un féminisme convenable
Donc ne me dites pas comment
Taper des deux poings sur la table
Gardez ranger dans un coin sombre
Tous vos jugements hypocrites
Laissez-les donc moisir dans l'ombre
Car il n'y a pas de règle écrite
M'indigner nue ou en guêpière
La voix posée ou en hurlant
Prunelle sage ou meurtrière
Laissez-moi choisir mes élans
Comme s'il existait vraiment
Un féminisme convenable
Donc ne me dites pas comment
Taper des deux poings sur la table
Alors gardez dans vos archives
Tous vos jugements maladroits
Je décide mes offensives
Et comment je défends mes droits
Être joviale ou acariâtre
Les jambes en jupe, en pantalon
Je ne vous permets pas de débattre
De la hauteur de mes talons
Comme s'il existait vraiment
Un féminisme convenable
On ne me dira pas comment
Taper des deux poings sur la table
Car il n'existe aucunement
Un féminisme de bon ton
Qu'on ne nous dise pas comment
Relever fièrement le menton
Consigne d'écriture n°20 - «Titres de films »
La consigne
Ce qui peut arriver en une seconde
Mon texte
Un battement de cil
Une seconde pour un battement de cil
Mais ma paupière ne frémit plus
Une seconde pour un baiser tendre
Mais mes lèvres restent closes
Une seconde pour une caresse amoureuse
Mais ma peau demeure froide
Une seconde pour tomber amoureux
Mais mon cœur rempli de brise
Une seconde pour un soupir de plaisir
Mais l'air me manque
Une seconde pour dire je t'aime
Mais tout se fane sur ma langue
Une seconde pour un message
Une seconde d’inattention
Une seconde
Et tu es perdu.
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Consigne d'écriture n°18 - «Incipit tiré d'un livre»
La consigne
Incipit au hasard d'un livre Phrase tirée de Gaspard de la nuit, Aloysius Bertrand, Mercure de France, 1920 ( 103-104). Livre III, V, Le Clair de Lune : « Deux ladres se lamentaient sous ma fenêtre, un chien hurlait dans le carrefour, et le grillon de mon foyer vaticinait tout bas. »
Mon texte
Deux ladres se lamentaient sous ma fenêtre, un chien hurlait dans le carrefour, et le grillon de mon foyer vaticinait tout bas. Sous mes pieds-nus, le plancher grossier et sur ma peau la chaleur moite de cette nuit de juillet. Curieux de ce qui provoquait les plaintes des deux misérables, je m'approchai et jetai un regard avide sur l'extérieur : un vieillard s'entretenait avec Auguste, le mendiant presque officiel de notre quartier. Depuis que nous habitions la rue, je le croisais régulièrement. Toujours vêtu de quelques puantes guenilles, il traînait ses vieilles guêtres sous nos porches, vivotant de charité et d'absinthe. Régulièrement, la maréchaussée le ramassait pour le déposer à l'hospice d'où il sortait au plus vite pour rejoindre ce qu'il considérait comme son foyer. Selon Louise, la lavandière, Auguste avait laissé sa raison et sa jambe gauche lors de la guerre de Crimée. L'homme, inoffensif, rendait de menus services aux honnêtes gens contre un peu de pain. Même le père Antoine le traitait presque avec bienveillance alors que l'homme d'Église montrait une intransigeance peu commune envers la vermine des rues. Pour l'heure, Auguste subissait la colère du vieillard. Une obscure querelle où il semblait question d'une affaire de cœur ainsi que du vol de 20 francs. Vivement pris à parti, notre mendigot reculait à mesure que son vieil interlocuteur élevait la voix. Hélas, malgré mon intérêt pour l'affaire, je prenais cette dernière en cours de route. Désormais, Auguste se défendait âprement :
— C'te calotte! J'aurais dû la recorder c'te toupie ! Plutôt l'trou que ça ! J'ai jamais vu tes vingts balles. Plutôt faire la tortue que rincer un zigue. D'façon, la gueuse t'avait laissé.1
Malgré sa silhouette chétive, le vieux souleva le mendiant par le col... Si je voyais ses lèvres bouger, impossible d'entendre ce qu'il disait. Encore une fois, Auguste protesta vivement :
— Pas ma faute si la coquine t'a rincé ! Tout ça pour ses guibes2…
Le pauvre hère ne put continuer, secoué en tout sens par son compère. Je me penchais un peu, espérant mieux voir la scène quand Marie m'interrompit :
— Ferme donc cette fenêtre et viens dormir.
Avec un soupir, j’obtempérais et me recouchais. Après plusieurs minutes à me retourner dans le lit, je me rendis à l'évidence : entre les ronflements sonores de mon épouse, replongée dans le sommeil, et la harangue sous nos fenêtres : impossible de m'endormir. Il fallait que ces traîne-savates empêchent le repos des honnêtes gens ! Mon sang s'échauffa et bientôt je me relevais, résolu à leur lancer le contenu de notre pot de chambre. Hélas, nulle miction n'avait rempli le récipient et, aveuglé par la fatigue et la colère, je jetais quelques habits sur mes épaules et sortait armé d'un tisonnier.
La dispute avait dégénéré... L'infirme gisait à présent dans le caniveau, inconscient, tandis que le vieux continuait à lui crier des injures. Résolu, je lui demandai de déguerpir au plus vite s'il ne voulait pas que j'en appelle aux forces de police. Sourd à mes menaces, il changea de cible et d'une poigne solide m'agrippa le bras. Sans plus raisonner, je levais le tisonnier, espérant qu'il me lâcherait. Le bougre ne bougea pas d'un pouce et je le frappai violemment sur la tempe. Le vieillard s'écroula dans un bruit mou. Pour ne plus se relever. La peur au ventre devant mon forfait, je me réfugiais chez nous, fermai à double tour et attendit l'aube. Déjà, je me voyais couvert d'opprobre, condamné au bagne ou, plus probablement, à la guillotine. C'est ma femme qui apaisa mon angoisse :
— Tu sais ce que m'a appris Louise ? Auguste, le mendiant... Il a été arrêté pour meurtre. Il a tué un vieil homme pour le détrousser. C'est avec lui qu'il se querellait cette nuit, tu te souviens ? Bah... Il fallait bien que cela arrive. Un vagabond pareil...
Je hochai la tête :
— Au moins les honnêtes gens seront plus tranquilles...
Le feu bien reparti, je reposais le tisonnier en souriant.
1Calotte : teigneuse ; Recorder : tuer ; Faire la tortue : jeûner ; Rincer: voler ; Zigue : ami
2Rincer : voler ; Guibe : jambe ;
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Consigne d'écriture n°17 - «Horoscope»
La consigne
Écrivez un horoscope -fantaisiste ou sur un ton sérieux- pour l'année 2018. Faites-le pour le nombre de signes que vous voulez. Enfin, vous pouvez tout à fait choisir d'utiliser les signes chinois ou même la numérologie. Amusez-vous !
Mon texte
Bélier (21 mars – 20 avril)
Humeur
Cette année vous vous sentirez plus mouton que bélier. Il y a des périodes comme ça... Alors que vous aimez tant foncer tête baissée, la morosité vous transformera en petite chose malléable et flasque. Vous n'aimez pas cela ? Dites-vous que vos proches apprécieront !
Amour
Célibataire, si votre élément est le feu, vous brûlerez peu en 2018. Restez donc chez vous. Et mettez Youporn dans vos favoris. En mai, risque de tendinite chronique.
En couple, le bélier a beau ne pas être châtré, quand on ressemble à un stérilet on réfléchit avant de fonder une famille. La contraception, parlons-en...
Travail
Si vous avez un emploi, vous travaillerez. Sinon... ben non.
Taureau (20 avril – 20 mai)
Humeur
Après la pluie, le beau temps. Sauf en période de mousson. Évidement. Bref une année maussade. Investissez dans les sudoku.
Amour
Célibataire, vous devriez sortir plus souvent... À force de ne compter que sur vous-même pour la bagatelle, vous risquez d'être plus bœuf que taureau.
En couple, ce printemps vérifiez votre front ami taureau... Les cornes ne concernent-elles bien que votre signe ? Non, parce que fouiller son téléphone, ça peut être utile. Immorale mais utile.
Travail
Vos collègues sont agaçants ? Vous risquez fort d'être agacé, et même de voir rouge. Ils sont sympas, dites-vous que ce doit être vous l’emmerdeur du bureau. Dans tous les cas 2018 ne sera pas l'année des ambitions. Sauf peut-être à Candy Crush grâce auquel vous pourrez au moins réussir dans un domaine.
Gémeaux (21 mai – 21 juin)
Humeur
Après avoir lu votre horoscope, vous risquez d'être de mauvais poil. Tournez vous vers l'astrologie chinoise. Ou La boule magique 8.
Amour
Célibataire, et sinon, vous en êtes où de votre collection timbres ? Oui, celle commencée en avril 1997. Si vous n'avez pas de collection de timbres, c'est le moment d'y penser sérieusement. 2018 l'année de la philatélie !
En couple, vous aurez de soudaines envies d'acheter du Destop. Pensez à la congélation, c'est plus discret.
Travail
Vous saviez que la carrière de monsieur Patate n'exige que peu de compétences ? Lancez-vous, mais pas trop loin.
Cancer (22 juin – 22 juillet)
Humeur
Arrêtez donc de faire la gueule, ça donne des rides. Et ne souriez pas, vous avez l'air niais.
Amour
Célibataire, apprenez à vivre seul, sans amour et sans tendresse. Sinon les professionnels, c'est bien. Vous êtes pauvre ? prenez-vous en main et vendez vos charmes -laid s’abstenir, ça pourrait vous miner le moral-.
En couple, arrêtez de chercher la petite bête. Après tout, les morpions sont nos amis.
Travail
Répétez avec moi : non, glander sur Facebook ne fait pas parti de votre poste. Jouer au Dénimeur non plus. Alors ne vous étonnez pas des regards haineux de vos supérieurs.
Lion (23 juillet – 23 août)
Humeur
Imposez-vous l'écoute de toute la discographie de Justin Bieber. Deux fois. Ça fais du bien quand ça s'arrête ? Et voilà, vous êtes de meilleure humeur. Cette méthode vous sera particulièrement utile cet hiver. Puis au printemps et en été. Pour l'automne, essayez Jul.
Amour
Célibataire, Rabbit qui vibre, esprit plus libre. Bref, vous ne pourrez compter que sur vous-même. Comme d'habitude.
En couple, vos projets d'avenir étant aussi réalistes que la candidature de Loana à l'Académie française, contentez-vous de regardez la télé, l'allié des unions durables.
Travail
Reprendre vos études pourrait être une idée lumineuse. Ou de la drogue, plus coûteux mais plus efficace.
Vierge (24 août – 22 septembre)
Humeur
Méfiez-vous donc des couteaux cette année. Ça pique. Surtout planté dans le dos. Sinon faites du sport, avoir des courbatures vous distraira de votre vie médiocre.
Amour
Célibataire, si vous avez un(e) voisin(e) mignon(ne), allez donc lui emprunter son Nutella. Vous pourrez compenser. Parce que la vie n'a rien d'une comédie romantique. Surtout pour vous.
En couple, si vous êtes infidèle, attention à ne pas vous faire attraper par l'officiel(le). Vous êtes aussi fidèle que Lassie quand elle était vivante ? Mais pourquoi !?
Travail
Votre patron est un con ? Normal, il vous a engagé. Mais sinon 2018 sera placé sous le signe de la tranquillité.
Balance (23 septembre – 23 octobre)
Humeur
Vu que Vénus et Mars s'en balancent, essayez la méditation. Ou la marijuana. Ça vous détendra. Pour la seconde proposition, oubliez. Avec votre malchance, vous allez vous faire chopper.
Amour
Célibataire, vous pensiez vraiment lever ce(tte) blond(e) aussi sexy que les fesses pommelées de David Gandy ? Merci pour le fou rire. Achetez-vous une console, les jeux vidéos c'est la vie !
En couple, si vous vous laissez aller à pratiquer le coït, vous risquez -au choix- un claquage, de procréer ou de rester coincés. Bref, bouquinez, c'est plus prudent. Consacrez cette année à l'oeuvre de Balzac, il y a de quoi faire...
Travail
À force, vous êtes devenu un professionnel de la paresse. À vous voir à votre poste, qui croirait que vous n'en foutez pas une ? Bien joué ami balance.
Scorpion (23 octobre – 22 novembre)
Humeur
De petits maux de santé vous minera le moral cette année. Si vous êtes constipez, vous aurez du mal à faire caca. Prévoyez quelques sudoku, ça vous occupera.
Amour
Célibataire, bougez votre fondement et inscrivez-vous sur un site de rencontre. Vous serez toujours seul mais ça meublera vos soirées.
En couple, en février, la lune sera en vierge, prévoyez du lubrifiant. Ou dormez sur le canapé. Car oui, c'est une année à thème.
Travail
Si vous n'avez pas dormi sur le dit canapé et que vous travaillez assis, prévoyez d'emmener une bouée. Et repoussez donc votre séance d'aqua-poney.
Sagittaire (23 novembre – 21 décembre)
Humeur
Vous angoissez parce que vos bonnes résolutions de la nouvelle année n'ont pas tenu le premier mois ? Nulle inquiétude ami sagittaire, vous êtes juste faible. Ence 2018 lâchez donc prise et acceptez la mollesse de votre caractère.
Amour
Célibataire, à la fin de l'année, vous allez probablement faire une rencontre surprenante et pleine d'émotion. Sans doute avec de l'herpès génital. Consultez et n'oubliez pas de prévenir vos ex.
En couple, le même problème d'herpès que vos petits camarades célibataires ? Si vous êtes fidèle, posez-vous des questions.
Travail
Si vous travaillez, RAS. Si vous êtes à la recherche d'un emploi, idem. Mais arrêtez de croire que Pôle emploi vous aidera à trouver du boulot, à votre âge il serait bon de fuir le pays magique des Bisounours.
Capricorne (22 décembre – 19 janvier)
Humeur
Cessez donc de faire chauffer la carte de crédit et rappelez-vous : si c'est gratuit, c'est joli. Si vous résister aux sirènes de la consommation, cette année sera plutôt sereine.
Amour
Célibataire, comme on l'a dit, les économies sont de mises. On renonce donc aux amours tarifées et on lui préférera une séduction sans dépense. Si vous êtes vilain et sans conversation, mettez donc à contribution votre vieille collection de porno des années 90.
En couple, vous avez bien de la chance, vous pouvez toujours essayer de soutirer de l'argent à votre moitié. Si vous êtes marié sous le régime de la communauté, cela ne servirait à rien. Môman avait raison pour le contrat de mariage...
Travail
Ne rêvez pas à une augmentation, si vous n'êtes pas capable de gérer votre propre salaire, il est probable que vous soyez un élément médiocre de votre entreprise.
Verseau (20 janvier – 18 février)
Humeur
En mars, la pleine lune en Balance en Trigone de soleil vous mettra de bonne humeur. On ne s'excite pas ami Verseau, trigone ne sous-entend rien de cochon. Dommage...
Amour
Célibataire, rien de sexuel dans un trigone, on vous a dit. Alors sortez de ce site qui vous promet un plan à trois pour la soirée. Ça n'arrivera pas. Sauf si vous avez un compte en banque plus rempli que votre cervelle. Ou des seins.
En couple, peut-être un trio, oui, mais au Uno. Ou au Trivial Pursuit. En plus, vous allez sans doute perdre.
Travail
En 2018, vous ne compterez pas vos heures supplémentaires. Votre patron non plus, alors dites adieu à votre week-end à Venise en mai.
Poisson (19 février – 20 mars)
Humeur
Méfiance, votre entourage n'est qu'une bande de ratés assoiffés de sang. Montrez-leur que vous n'êtes pané de la dernière pluie. Conseil pour 2018 : la solitude est la solution. Vraiment.
Amour
Célibataire, attention, cette année l'eau mouille et quand c'est mouillé, faut partager. Vous pouvez toujours essayer les boîtes échangistes. Si vous être repoussant(e), faites boire votre proie.
En couple, dans la même idée, vous savez ce qu'on dit ? Si c'est mouillé, faut pas gâcher.
Travail
Cet été, au lieu de porter votre costume/tailleur du dimanche, mettez donc du déodorant, comme le dit le proverbe « Peu importe la beauté d'une truite, elle sentira toujours le poisson. »
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Consigne d'écriture n°16 - «Une fable»
La consigne
Écrivez une fable. Pour la forme, libre à vous... Mais surtout amusez-vous !
Mon texte
La punk et le joueur de sitar
Une punk en soucis de voisinage
À force de jouer à fond de sa guitare
Vit la police, si elle n'était point sage
Lui promettre quelques mois au mitard.
Hélas, la rebelle, sourde à ces menaces
S'en alla défier tout le quartier
Et s'écria au centre de la place :
« Fuck the police, vous faites vraiment chier ! »
Un galant, surprenant cette complainte
Et trouvant la punk de fort belle mine
Voulut savoir à quoi rimait ses plaintes
Et voici ce que lui dit la coquine :
« Toutes les commères s'en vont en cabale
Car, mon mignon, âme esseulée s'ennuie
En mal d'amour pour que mon cœur s'emballe
Je joue du punk à toute heure de la nuit. »
Le damoiseau émut par tant de grâce
Lui fit alors cette proposition :
« Si ma sérénade vous laisse de glace
Je prendrais publiquement position
Sur l'honneur, je punirais ces commères
D'avoir alerté ces maudits gendarmes
Mais si mes chants vous rendent moins amère
Vous me céderez et rendrez les armes.
Dès lors, abandonnant votre colère
Vous ne jouerez que de mon instrument
Et serez comblée par les quelques airs
Que je vous offrirais en tant qu'amant. »
La punk, attendrie, en fit la promesse
Et le soupirant sortit son sitar
Il en joua si bien, avec tant d'adresse
Qu'elle voulu aussi en jouer sans retard.
L'amour ayant conquis ce cœur volage
Ses guitares se turent désormais
Confirmant ainsi ce puissant adage
Il vaut bien mieux sitar que jamais.
Consigne d'écriture n°13 - «Haïku»
La consigne
Écrire un haïku, c'est à dire un court poème comportant trois séquences (5/7/5 syllabes).
Mon texte
- Cil baigné de larmes
- Frémissement de paupière
- Voilà : enfin libre !
-
Manuel ouvert - Les sourcils un peu froncés
- Tiens, un papillon !
-
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Consigne d'écriture n°12 - « Une de journaux »
La consigne
Il s'agit de choisir parmi les trois une de journaux proposées et de prendre le gros titre comme point de départ. On utilise ce dernier comme source d'inspiration pour produire ce qu'on veut : poème, petite histoire, anecdote,... La seule contrainte ? Le titre du texte sera celui de la une choisie.
Mon texte
- L'accueil est à revoir
L'asphalte trempée ne reflétait pas même la lueur de la pleine lune, complètement dissimulée par des nuages plus épais que l'air moite. Seule la lumière blanchâtre des éclaires illuminait de temps à autre les platanes qui bordaient la nationale. Au volant, la femme pinça les lèvres :
— Arrête cette putain de radio !
Elizabeth s'exécuta sans demander son reste... Après tout, cette virée était son idée. Même qu'il lui avait fallu insister lourdement pour convaincre Angeline. La petite rousse avait bien conscience que sa compagne n'avait accepté que pour avoir la paix...
Après huit ans, leur couple était en train de sombrer. Inexorablement. Cette mise au vert de quarante-huit heures serait peut-être leur dernière chance. Angeline n'en pouvait plus. Non, elle n'en pouvait plus de ces innombrables silences, de ces nuits à dormir en droites parallèles, incapables de se rejoindre pour un peu de tendresse. Si au moins elles se disputaient... Sans doute eut-il mieux valu des cris et des portes qui claquent plutôt que ces jours ternes qui s'accumulaient comme des bons de réduction sur un frigo familial.
L'orage semblait s'être encore rapproché et le tonnerre, assourdissant, fit sursauter la conductrice :
— On devrait s'arrêter...
Devant le silence d'Elizabeth, elle s'agaça :
— Quelle idée à la con aussi...
— Tu veux quoi ? Pardon de vouloir casser la routine ! De vouloir un week-end romantique...
Comment Angeline aurait-elle pu lui en vouloir ? Alors qu'elle tentait de se concentrer sur la route, sa gorge se noua... Elle ne comprenait pas pourquoi ça leur arrivait. Épuisée par le boulot, elle avait négligé Elizabeth. Cela durait depuis si longtemps qu'il lui semblait désormais impossible de changer les choses. Est-ce que l'amour ne suffisait pas ? Quelle souffrance que de contempler l'agonie lente et silencieuse de leur couple !
Angeline eut à peine le temps de déchiffrer le panneau :
— Un hôtel !
Le petit chemin de terre qu'elles prirent se transforma bientôt en sentier boueux au bout duquel se tenait l'établissement annoncé. Il se dressait au milieu de champs abandonnés, avec des lignes sévères et une façade décrépie. Quelques genévriers bordaient bien le chemin mais, sur le terrain lui-même, seulement des mauvaises herbes... Alors que le ciel d'encre ne montrait aucune étoile, un éclair illumina une terrasse au carrelage ébréché au centre de laquelle trônaient, sous des bâches jaunâtres, plusieurs tables à la ferraille rouillée. Leurs chaussures s'enfoncèrent dans la boue en un grand sploutch visqueux. À gauche de la porte en verre fumée, Elizabeth déchiffra le nom de l'établissement : « Au genévrier fleuri ». Malgré son dépit, Angeline ne voulu pas envenimer la situation :
— Au moins c'est une vraie aventure...
Bagages à la main, elles franchirent le seuil pour se retrouver dans une entrée sombre. Derrière la banque d’accueil en formica, couleur banane digérée, se tenait une grosse femme aux cheveux vaguement auburn et à l'air revêche. Une cigarette sans filtre pendait mollement entre les lèvres fuchsia. Ses joues flasques et rougeaudes tremblotèrent dans une tentative de sourire qui ne parvint qu'à faire ressortir sa couperose. Au dessus des pommettes noyées dans la graisse, deux yeux minuscules étaient surplombés par de fins sourcils redessinés au crayon bordeaux.
Surmontant l'aspect peu aimable de l'hôtelière, Elizabeth s'avança :
— Bonsoir... Auriez-vous une chambre disponible ?
— Combien d'nuits ?
— Deux, s'il vous plaît.
Le regard porcin se plissa :
— On paye d'avance et en liquide.
— Pas de problème...
Contre les billets, fourrés aussitôt dans sa blouse fleurie, elle leur tendit une clef à laquelle pendouillait une pierre grossièrement marquée d'un numéro :
— Si y a besoin... J'bouge pas.
Le couple gravit l'étroit escalier pour entrer en silence dans la chambre. De gros tournesols s'étalaient sur le papier peint jauni et la lumière du plafonnier en rotin y jetait une lueur fade. Le lit, à la couverture orangée, occupait les deux tiers de la pièce. À sa gauche, une table de chevet marron accueillait un vieux téléphone beige à cadran sur un napperon ajouré. Dans un coin, une petite table bancale tenait lieu de bureau et offrait une pile de magasines féminins aussi vieux que la décoration. Balançant leurs sacs par terre, les jeunes femmes ouvrirent sur une salle de bain minuscule, son carrelage moucheté de bleu marine était fendillé et des stickers de coquillages dissimulaient mal quelques fissures.
Elizabeth se saisit d'une serviette de bain et déplia le tissu rêche pour révéler une tache jaunâtre :
— Dégueulasse...
La jolie rousse déglutit... Angeline avait raison : toute cette histoire de week-end était un fiasco. Alors qu'elles auraient pu dîner dehors, parler devant une assiette bien garnie, voilà qu'elles se retrouvait dans le pire hôtel du pays. Les bottes couvertes de boue, la faim au ventre et la pluie qui battait contre les vitres criblée de crottes de mouche... Elle se tourna vers sa compagne, certaine de découvrir un regard plein de reproches :
— Je suis dés-
Le teint mat d'Angeline avait viré au rouge brique et elle avait les yeux fermés. Elizabeth inspira profondément comme pour trouver le courage d’affronter :
— Ecoute je-
Le rire éclata sans prévenir. Un rire joyeux et gourmand qu'elle n'avait plus entendu depuis des mois. Angeline, pliée en deux, tenta de reprendre sa respiration mais dès que son regard croisait celui de sa compagne, la crise reprenait. Tant et si bien que des larmes coulèrent bientôt sur ses joues rondes. Elizabeth pouffa avant de s'esclaffer franchement et, à son tour, se retrouva incapable de se reprendre.
Lorsqu'elles se calmèrent, elles s'assirent sur le dessus de lit orange. Fatiguée, Elizabeth osa poser sa tête sur l'épaule de la petite rousse qui leva la main pour lui caresser les cheveux. Sans doute l'établissement était un hôtel miteux et que l'accueil était à revoir ainsi que la propreté du lieu mais qu'importe... Tout était parfait.
Consigne d'écriture n°11 - « Lipogramme »
La consigne
Vous connaissez le lipogramme ? Rappelons-en la définition : Œuvre littéraire dans laquelle on s'astreint à ne pas faire entrer une ou plusieurs lettres de l'alphabet. En mars la consigne était d'exclure le u. La proposition d'aujourd'hui est d'écrire un texte sans utiliser la lettre «O».
Mon texte
- Minuscule
Minuscule, je serpente, primitive malgré le bruit et la fureur. La lumière se reflète dans le galbe de ma pureté. Je ne sais pas ma valeur. Je ne sais pas ma rareté. Je ne sais pas la vie que j'abrite. Et tu ne le sais pas plus.
Minuscule dans cette existence, je ne fais que passer, sans que tu me remarques. Quand tu me salis de tes déchets. Quand tu me sens perler sur ta peau. Quand tu m'uses et m'abuses afin d'aseptiser ta merde dans tes cités de verre et de ciment. Tu ne sais pas ma valeur. Tu ne sais pas ma rareté. Tu dédaignes la vie que j'abrite.
Minuscule, l'enfant ne me fréquente pas mais sait ma valeur. Il sait ma rareté. Il sait la vie que j'abrite. L'enfant ne fréquente que ma dangereuse jumelle. Dans l'univers qui est le tien, elle serait traitée, purifiée puis graciée. Ici, dans ce pays à mille lieux du tien, l'enfant la recueille et l'accueille. Il ne sait pas sa laideur. Il ne sait pas sa menace. Il ne sais pas la maladie qu'elle abrite.
Minuscule elle serpente perfide dans le ventre de l'enfant. Et tu ne sais pas. Tu ne sais pas que pendant que tu me gaspilles, dans une terre à mille lieux de la tienne, ils enterrent l'enfant que j'aurais pu sauver.
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Consigne d'écriture n°10 - «Terre»
La consigne
Un thème lié aux quatre éléments que nous ferons tous au fil du temps : Terre
Mon texte
Racines en terre
Compter mes racines
Me donne des forces
Ma terre sanguine
Nourrit mon écorce
Mon CV est à terme
Je dois être mobile
Mais ma terre reste ferme
Mes élans malhabiles
Région en bandoulière
Et le cœur indocile
Sur mon âme, des lierres
Ma terre au bord des cils
Compter mes racines
Me donne des forces
Ma terre sanguine
Nourrit mon écorce
Les pieds rivés au sol
Laissez-moi ma région
Elle reste ma boussole
Mes entrailles de Lyon
Car à fond et à flore
Partir c'est m'enterrer
Pas de ruée vers l'or
Impossible d'errer
Car à terre et à flore
Mon amour enferré
Je compterai encore
Mes racines au carré
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